En matière de biographie, l’accompagnement à l’écriture fait partie des missions d’un écrivain public. Il s’agit dans ce cas de seconder le narrateur ou la narratrice pour enrichir son projet. Car la demande est bien d’ajouter une plus-value à un texte, à une mise en forme. Notre rôle est alors celui du relecteur extérieur, du regard neutre, de la distanciation. En général, à ce moment du projet, la personne est investie depuis plusieurs mois dans l’écriture et elle a besoin de prendre du recul pour se rendre compte de l’effet produit par son texte. Nous sommes alors le bon interlocuteur, et notre capacité à appréhender l’organisation d’un projet d’écriture nous permet de repérer les incohérences, de proposer des allègements, de suggérer une autre structuration du récit.
S’ensuivent des échanges subtils qui nous demandent une immersion dans le style et l’histoire de cette personne qui devient tour à tour meneur et receveur. Notre positionnement s’en trouve modifié et notre travail consiste en un délicat balancier entre ce qui est écrit et ce qu’il nous semble devoir améliorer, tout en respectant l’auteur ou l’autrice. J’ai beaucoup aimé découvrir le texte de ma cliente et par petites touches, lui permettre d’aller au bout de son projet. L’accompagnement a aussi consisté en une ré assurance autour de la nécessité de le mener à bien malgré certaines réticences familiales.
Et le résultat fut à la hauteur : « Concernant l’écho que ces écrits ont pu avoir dans mon entourage, c’est au-delà de ce que je pouvais penser ; ce bel objet familial a même été source de paroles très profondes voire même de réconciliation. Moralité, ça vaut toujours le coup de semer des graines !« , m’a-t-elle écrit à l’issue de l’impression du livre.